De nos jours trois espèces d’écrevisses américaines sont présentent dans les eaux douces françaises : l’écrevisse américaine Orconectes limosus, l’écrevisse de Californie Pacifastacus leniusculus et l’écrevisse de Louisiane Procambarus clarkii. Introduites volontairement il y a plusieurs dizaines d’années, elles se sont rapidement répandues sur tout le territoire national en provoquant de nombreux dégâts, c’est pourquoi elles sont maintenant considérées comme des espèces invasives.
L’espèce la plus répandue et apparue en premier dans les milieux naturels français (en 1911 dans le Cher) est l’écrevisse américaine. Présente en grand nombre dans les milieux où elle prolifère, elle provoque malheureusement de gros déséquilibre biologique : destruction des herbiers, prédation ainsi que le creusement et la destruction des berges où elles font leurs terriers.
Un autre très gros problème est la transmission de la peste des écrevisses aux espèces indigènes, en effet, les trois écrevisses américaines sont porteuses saines du champignon Aphanomyces astaci, elles ne présentent pas de symptômes de la maladie, sauf en cas de stress. En revanche le champignon s’attaque à nos espèces françaises des genres Astacus et Austropotamobius dont Austropotamobius pallipes, l’écrevisse à pattes blanches retranchée dans la partie la plus en amont de certains de nos cours d’eau et l’écrevisse à pattes rouges Astacus astacus dont la présence est reconnue dans seulement deux ruisseaux de notre département. La propagation de l’infection est foudroyante, surtout aux températures estivales de l’eau, l’infection se propage rapidement, et toutes les écrevisses peuvent mourir en moins de 21 jours sur des étendues de plus de 50 km. Certaines obeservations ont enregistré une vitesse de propagation en amont allant jusqu’à 1 000 m par semaine et 17 km en 10 mois (Taugbol et Skurdal 1993). La peste de l’écrevisse est d’une gravité inégalée, les écrevisses infectées ne survivent pas c’est pourquoi le taux de mortalité est de 100 %.
L’écrevisse américaine est la plus petite des trois envahisseuses, elle se distingue par les tâches brunes sur la face dorsale de son abdomen. Comme les jeunes écrevisses s’alimentent par filtration, la quantité de plancton dans son milieu de vie est un facteur limitant pour son expansion. Elle préfère donc les eaux turbides (colorées par la présence de plancton) aux eaux limpides.
Comme pour les autres écrevisses invasives, lors d’une capture il est interdit de la remettre à l’eau vivante, il est alors nécessaire de châtrer l’écrevisse. Pour ce faire, il faut tordre la nageoire du milieu de la queue (le telson) puis tirer dessus afin d’extraire le boyau intestinal.
L’écrevisse de Louisiane est aussi présente dans la région des marais de Carentan. Bien qu’il semble qu’elle soit considérée comme l’espèce écologiquement la plus plastique des décapodes et la plus répandue dans le monde, elle se limite par chez nous aux biotopes sans ou avec un très faible courant (étangs, lacs, marais). Résistante à des conditions extrêmes tel que le manque d’oxygène, le gel, elle est aussi capable de tolérer des périodes de sécheresse allant jusqu’à quatre mois.
Outre la destruction direct des berges et des plantes aquatiques, la présence en grand nombre de cette écrevisse provoque une plus forte turbidité de l’eau, ce qui réduit l’ensoleillement bénéfique aux plantes aquatiques entre autre.
Bien qu’ omnivore son régime alimentaire est principalement constitué de plantes. Elle atteint une douzaine de centimètres à l’age adulte et doit pour cela effectuer au moins 25 mues. On la reconnait facilement à sa couleur rouge et aux nombreuses protubérances qui ornent ces pinces.
L’écrevisse de Californie est une espèce qui ne craint pas le courant et l’eau fraîche, c’est pourquoi on la retrouve facilement dans de nombreux cours d’eau du sud Manche. Ce n’est pas l’écrevisse la moins nuisible, bien au contraire, elle est numéro un dans la transmission de la peste des écrevisses à nos espèces indigènes puisqu’elle vit dans les mêmes biotopes aquatiques. Les galeries qu’elles creusent s’attaquent à la stabilité des berges et à l’envasement des cours d’eau. Elles pullulent souvent en très grand nombre, l’impact de leur consommation sur les plantes aquatiques et des prairies est conséquent.
Appelée aussi écrevisse signale du fait de la présence d’une tache claire ou bleuté à la commissure des pinces, c’est la plus grosse de nos écrevisses.
Introduite dans le courant des années 80, Pacifastacus leniusculus peut vivre vingt ans et atteint sa maturité sexuelle vers 2 ou 3 ans. Bien qu’elle se déplace aisément sur la terre ferme et qu’elle peut ainsi coloniser de nouveaux milieux aquatiques, comme pour les deux autres espèces invasives il est strictement interdit par la loi de les déplacer vivantes. Ainsi à la fin d’une partie de pêche il faut veiller à retirer le telson, c’est à dire la partie centrale de l’extrémité de la queue.
le rouet
J,ai une ecrevisse capturée ce matin qui ressemble beaucoup à celle de louisianne.Je fais quoi?
Florent
Bonjour, vous avez le choix entre la manger mais une seule ne fera pas beaucoup dans l’assiette. Si vous en avez trouvez une c’est très probablement qu’il y en a d’autres donc vous pourriez en pêcher d’autres à l’aide d’une balance. Ou bien d’après la loi vous devez aussi la tuer, ce qui ne changera pas grand chose à sa présence dans le cours d’eau. Dans tous les cas, toujours selon la loi, il est interdit d’en faire le transport vivant. Pour la tuer il faut tirer sur le telson.